La pensée cinématographique traverse ma recherche chorégraphique comme une source profonde, un fil conducteur.

C’est dans l’image que tout commence : sa vibration, sa charge émotionnelle, son mystère. Je ne cherche pas à raconter une histoire, mais à ouvrir un espace narratif non linéaire, organique, où le corps devient le vecteur d’une mémoire sensible. L’image agit comme une impulsion : elle propose, elle trouble, elle questionne.

Je crée en amont des moodboards, comme des cartes affectives, pour faire émerger les éléments empathiques, esthétiques, relationnels. J’observe la lumière, les textures, les paysages – urbains ou sauvages – comme des partitions silencieuses qui guident le geste. Chaque fragment visuel devient un territoire à explorer par le mouvement.

J’aime installer une tension, faire surgir une étrangeté, un vertige poétique. Créer une situation à la fois intime et décalée, où le corps, pleinement habité, ouvre la voie à une narration surréaliste. Une présence vraie, vibrante, qui rend l’image vivante.

Nathalie Larquet