WATERredSKY
Période de production : janvier – juin 2014
Une pièce de Nathalie Larquet et Liat Waysbort
Dans cette performance, Nathalie Larquet et Liat Waysbort se lancent dans un voyage intérieur dans le temps. Pas à pas, elles découvrent l’architecture de leur parcours de vie passé, qui a laissé des traces à l’intérieur d’elles-mêmes, qui se dessine dans leurs corps et qui semble maintenant devenir lui-même un espace pour des souvenirs étrangers.
À propos du projet
Une ville futuriste où la lumière et le ciel se reflètent à l’infini dans les fenêtres des gratte-ciel. Une ville à la présence inquiétante, dans laquelle deux femmes déambulent sans but précis. Leurs gestes étranges semblent vides et sans signification.
Étrangères à leur propre corps, elles s’approprient l’espace et, peu à peu, l’architecture invisible qu’elles esquissent dans l’espace devient le réceptacle d’une mémoire collective qui emplit leurs corps de sensualité et d’empathie l’une pour l’autre.
Dans cet espace où tout est possible et où chaque intention crée une nouvelle possibilité, se pose la question de notre avenir face à l’omniprésence et à la puissance des algorithmes dans notre quotidien.
Duo monadique
Création « WATERredSKY » de et avec Nathalie Larquet et Liat Waysbort
au Theater im Ballsaal de Bonn
par Elisabeth Einecke-Klövekorn – Bonner Generalanzeiger
« Women among the Horses », tel était le nom d’une production de danse complète de la Française Nathalie Larquet, qui vit à Cologne. Dans son court-métrage primé « Rehorsals », elle s’est intéressée aux séquences de mouvements des hommes et des chevaux. Des expériences et des souvenirs personnels interviennent dans la nouvelle performance « WATERredSKY », qu’elle a créée avec l’Israélienne Liat Waysbort, qui travaille principalement aux Pays-Bas.C’est avec la première de cette pièce qu’a débuté le 18 juin au Theater im Ballsaal la série de représentations du nouveau festival de Cologne-Bonn « Flow Dance ».
Deux femmes plongent dans le flux de leurs biographies. C’est une succession de moments qui s’éclairent comme des éclats de pensée. Ils révèlent les traces intérieures que le temps a inscrites dans leurs corps. Chacune d’entre elles conquiert l’espace et l’ouvre, ainsi qu’elle-même, à des perceptions étrangères. Comme des monades, elles sont des miroirs vivants de leur environnement et en même temps, elles sont auto-réflexives et dépendent de la perception de leurs propres sensations.
Deux femmes donc, deux parcours de vie mouvementés entre l’agitation de la métropole et la nostalgie de la nature. Des vidéos fragmentées à l’arrière-plan montrent une architecture monumentale aux contours fantomatiques et des chevaux dans un paysage paisible. Les images rappellent les films expressionnistes dans lesquels une figure artistique féminine s’immisce comme une star du spectacle créée électroniquement. Blonde comme la glace et sans sang sous le halo de lumière nocturne des déserts urbains d’aujourd’hui. Avec douceur et cruauté, les deux danseuses jouent dans leur chorégraphie commune avec l’identité et la différence, avec la contradiction des images de soi et l’instrumentalisation du corps. Les seins marqués avec du ruban adhésif noir apparaissaient chez Larquet comme un signal érotique, chez Waysbort comme un refus brutal des rondeurs féminines.
Les figures de danse de Larquet, d’une fluidité séduisante, se transforment soudain en une résistance furieuse. Tandis que Waysbort se prélasse sur un tapis blanc moelleux comme au temps lointain de l’enfance, Larquet traverse la scène en chuchotant à l’oreille des chevaux sur des talons aiguilles grotesques dans une scène très comique.
Dans chaque mouvement se cache ici un doute sur sa vérité, dans chaque position une négation. Les excellentes danseuses s’observent toujours elles-mêmes et s’observent mutuellement, sans se toucher directement. Dans leur expérience, elles remettent également en question la situation d’être observées. Il s’agit d’un duo intime en solo de deux individus forts, portés par un flux d’énergie commun. La haute tension dansée entre l’aube et le crépuscule imaginés de deux biographies de danseurs s’est déchargée après 45 minutes dans une chaleureuse étreinte.
FLOW DANCE 2014 présente, dans le cadre de son programme, des travaux congéniaux de chorégraphes dont le travail est centré sur la Rhénanie-du-Nord-Westphalie et leur alter ego artistique international.
CHORÉGRAPHIE & DANSE |
Nathalie Larquet & Liat Waysbort
SCÈNE & VISUELS |
Nathalie Larquet
VIDÉO |
except artistic works